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13.2.24

La Hongrie, l'Ukraine

Si vous faites aussi partie de ceux qui ne prennent pas Victor Orban pour un débile, mais plutôt pour un tacticien plus ou moins habile, voici comment j'interprète son comportement à l'égard de l'aide européenne à l'Ukraine : Victor O. comme de nombreux Hongrois n'acceptent toujours pas le remembrement de leur pays (et de l'Empire austro-hongrois) prévu au Traité de Trianon de 1920 et qui a continué à la fin de la seconde guerre mondiale. Ils ne l'acceptent pas du tout ; à tel point que je me suis fait virer d'une conférence que je donnais sur l'Europe à Budapest dans les années 1990 et où je posais fermement l'intangibilité des frontières résultant des guerres mondiales (et quand je dis virer, c'était manu militari et il a fallu que des personnes interviennent pour que je ne me fasse pas lyncher). Ils ont entre-temps adouci leur position, mais restent des auto-proclamés défenseurs des minorités magyarophones dans tous les pays voisins de la Hongrie (Roumanie, Slovaquie, Serbie, Ukraine, Autriche, Croatie et Slovénie). Sauf en Ukraine, dans les autres pays les minorités magyarophones disposent d'une autonomie linguistique et culturelle. Sauf en Ukraine, donc, où les écoles magyarophones sont réduites à la portion congrue et où les négociations inter-gouvernementales au sujet de la culture magyarophone en Ukraine n'avancent pas depuis le début des années 2000. De là à penser que Victor O. exerce un chantage sur l'Ukraine, il n'y a qu'un pas. De là à penser que, si la Russie devait gagner la guerre et annexer l'Ukraine, les négociations seraient faciles, la Russie respectant quelque peu les minorités culturelles (voir les républiques fédérées du Caucase), il n'y aussi qu'un pas.

24.8.23

Ukraine, Polen, Bulgarien...

Am 25. August ist in der Ukraine nationaler Feiertag, der Tag der nationalen Unabhängigkeit, und wir würden gern mit ihnen feiern, um so mehr als ich eine besondere Bindung mit Kyiv verspüre, wo ich in einem deutsch-französischen Team, im letzten Jahrhundert, im Auftrag der Europäischen Kommission das IMI, die Business School an der Polytchnischen Universität mitgegründet habe. Wenn es nicht so ein Geschmäckle gäbe, oder mehrere. Vor einigen Tagen hat die ukrainische Regierung die 200 Leiter der Armeerekrutierungsämter gefeuert. Wegen Korruption. Sie liessen sich bezahlen, um wehrfähigen Männern Wehrunfähigkeit zu bescheinigen und Auswanderungsbescheinigungen auszustellen. So erklärt sich, was mein Freund Georgi G. aus Varna (Bulgarien) schreibt: "In parallel [to Russains], many Ukrainians also moved to Bulgaria after the war started. But make no mistake, they are not exclusively women, as officially announced. Thousands of expensive cars with Ukrainian number plates can be seen on Bulgarian roads, and almost all of them are driven by young men. I cannot vouch for reports that Ukrainian men can easily leave their country by paying bribes at border crossing points. But I can confirm that a small army of young Ukrainian men, with evidently very good financial status, judging by their vehicles, are in Bulgaria, avoiding conscription." Wie kann man schließlich erklären, daß die Anzahl der Immatrikulationen an ukrainischen Universitäten von Männern im Alter über 30 Jahre, um 80% höher ist als 2022? Hat es vielleicht damit zu tun, daß Studenten an ukrainischen Universitäten beim Wehrdienst so lange zurückgestellt werden, bis sie fertig studiert haben, auch wenn sie ansonsten hauptberuflich tätig sind? Das wäre es, zum Ersten. Jetzt zu Polen, zu dem ich ebenfalls eine besondere Bindung habe, da ich in Breslau das Zentrum für Technologietransfer mitaufgebaut habe. Polen hat 1,2 Millionen Flüchtlinge aus der Ukraine aufgenommen. 1,2 Millionen, denn die Polen fühlen sich mit der Ukraine gebunden, war doch der Westen der Ukraine - mit Lemberg / Lwiw vor dem 2. Weltkrieg polnisch. Nun aber stellt die polnische Familiengeldkasse fest, dass zig-tausende Familiengeldempfänger gar nicht mehr in Polen ansässig sind, und sie stellt die Zahlungen ein. Ich will nicht gleich Sozialgelderschleichung unterstellen, aber wir hätten gern gewusst... Krieg ist Leid und Trauer, und wir müssen nach Kräften helfen. Die Ukrainer müssen sich auch nach Kräften helfen.

23.8.23

La Russie, l'Ukraine... et la Bulgarie.

Erevan est la capitale de l'Arménie. J'y étais l'an dernier ; il faisait chaud, très chaud, mais il y des fontaines partout, partout, dans les rues, sur les places, partout. Mais, ça n'a pas été mon seul étonnement : il y avait des Russes partout, de jeunes Russes, dans de grosses voitures, partout, sur les terrasses des restaurants, même le Ktoor, mon préféré, dans les bars, dans les musées même, et surtout devant les distributeurs de billets. Dans mon hôtel, il n'y avait que des Russes, de jeunes Russes, qui n'étaient donc pas des résidents permanents ; sympathiques, polis - pas ces horribles oligarques russes qui peuplent les bords de la Méditerranée, et curieux, genre : " Ah ! Vous venez de Strasbourg ! Comment faire pour venir en France..." Il y en avait tant que je suis allé voir ailleurs... un de mes correspondants, Georgi G., habitant Bruxelles, mais passant ses étés en Bulgarie, vient de me faire un compte-rendu de ses observations récentes. Je le cite : "Bulgaria was already known as the "Cote d'Azur" of the Russian middle class. According to publications, 300,000 Russians have bought real estate in Bulgaria after the collapse of the Soviet Union, mostly apartments on the Bulgarian Black Sea Coast. "Since Vladimir Putin started his war of aggression against Ukraine, their number has dropped to some extent, but there are still many Russians enjoying the climate and good life EU member Bulgaria can provide. "Reportedly, additional Russians have arrived to avoid conscription. Indeed, I saw two generations: the retired and the 30-40 year-olds, clearly visible on the beach, in restaurants and supermarkets." Résultat : les Russes middle-class de 30-40 ans sont dans leurs appartemements en Bulgarie et les moins de 30 ans sont à l'hôtel en Arménie. On se doutait bien que les membres des forces russes provenaient des classes plutôt basses de la société. Maintenant, on en a la corfirmation.

1.2.22

Du rififi dans les hôpitaux, en France comme Allemagne.

Les manifestations d’antivax ont repris du poil de la bête, depuis qu’officiellement on emmerde leurs participants. Mais elles promettent de s’amaigrir si Omicron continue à sévir, tout simplement parce qu’un certain nombre de participants à ces rassemblements d’adversaires de la piqure, et parfois même du masque, se trouveront dans l’hôpital situé le plus près de chez eux, admis en soins intensifs. Ils sont contre l’obligation vaccinale, mais pas contre celle des médecins de respecter le serment d’Hippocrate, eux qui les soignent sans sourciller, malgré certains grognements de personnels hospitaliers exaspérés. Ces non-vaccinés par peur, indifférence, méfiance ou idéologie, retardent, chacun le sait, la sortie collective de cette longue pandémie. Ils ont, nul ne le leur contestera, le droit de mourir dans la souffrance si le masochisme les atteint. Mais sont-ils autorisés à encombrer des établissements de soin dont les personnels sont largement épuisés ? Question à l‘étude, sociale et éthique, chez tous ceux dont l’esprit humaniste et civique se trouve aujourd’hui souvent mis à mal par une société à la dérive. À propos de vaccination, il apparaît dans les statistiques dont on nous abreuve, que nombre de personnes très âgées vivant à domicile, ayant la chance de ne pas survivre dans un EHPAD, n’ont pas encore été fût-ce que contactées pour une vaccination. Mais que font donc les élus, les maires au premier chef, dont les bureaux d’aide sociale connaissent tous ces aînés un par un ? Ce n’est vraiment pas la peine de nous parler de proximité pour ne pas être capable de joindre les plus fragiles de ses administrés. Que se passe-t-il donc en toile de fond de ces affaires de vaccin ? C’est qu’à l’ombre d’un néo-libéralisme aujourd’hui menacé par les nationalismes et le retour du fascisme, pousse une sorte de libertarisme, du nom du mouvement apparu aux États-Unis au début des années 1970, à ne pas confondre avec le mouvement libertaire. Il s’agit d’une sorte d’égoïsme théorisé, fortement encouragé par l’égoïsme ambiant, d’un primat de la liberté sur l’égalité, la fraternité, la solidarité, sauf lorsque l’on se fait rattraper par la patrouille, entendez le virus, qui frappe d’autant plus fort que l’on est faiblement dosé.

27.8.19

Du rififi dans la défense allemande

Je ne voudrais pas donner l’impression de faire mon Donald J., mais force est de constater que la défense allemande est en piteux état. Et qu'on me dise pas que je m'acharne sur une ministre qui a maintenant quitté ses fonctions pour prendre la présidence de la Commission européenne car le malaise est plus ancien et je doute qu'un seul mandat de ministre eût suffi pour ramener l'ordre... Je passe aussi sur l'affaire des contrats de conseil passés par le ministère de la Défense pour lesquels il n'y aurait eu aucun appel d'offre car je sais très bien quelle difficulté il y a à rédiger un tel appel d'offre de services. Venons-en aux faits : Les hommes : - le déclin démographique associé à une augmentation générale du niveau culturel fait des ravages et les forces allemandes ont bien du mal à recruter des hommes du rang ou sous-officiers susceptibles d'être formés selon la doctrine du Staatsbürger in Uniform (le citoyen en uniforme) et de l'Innere Führung (autorité en intériorité). On a pu constater quelques dérives culturelles inacceptables que se sont permises certains qui ont confondu la culture d'une tradition des Armées (incluant donc la Wehrmacht) et des opinions politiques actuelles (incluant donc aussi des voyous de la Wehrmacht). - mais, le niveau des officiers reste bon, d'autant plus qu'il sont formés dans des universités où exercent des enseignants-chercheurs recrutés selon les mêmes critères que dans toutes les universités. J'en ai côtoyé plusieurs dont les publications avaient un niveau scientifique qui n'avait rien à envier à des universitaires. Les finances : En 2019, le budget de le Défense allemande a atteint 1,35% du PNB ; c'est le niveau du Danemark. En 2014, c'était 1,23%, le niveau de l'Albanie. Ça s'améliore ! Mais ce n'est pas encore le 2% de l'OTAN. Le matériel : - Tout d'abord, l'affaire du Gorch Fock. Ce navire-école doit être restauré. Le devis initial de 19 millions€ a vite été dépassé et porterait actuellement sur plus de 120 millions€. Un épisode parmi d'autres : dépassé par les évolutions, le ministère fédéral de la Défense avait cessé ses paiements, ce qui avait entraîné la faillite du chantier naval, la saisie du navire-école et autres péripéties... - 167 000 fusils de combat G36 ont dû être retirés car ils chauffaient à partir de 23°c et ne tiraient plus droit. S'ensuivirent les procès, tous gagnés par le producteur qui a pu prouver avoir respecté le cahier de charges techniques. - des casques de l'infanterie étaient équipés de vis fragiles et n'offraient pas la protection nécessaire ; il a fallu changer les vis. - l'Allemagne a six sous-marins ; pas un seul ne peut plonger et ils sont tous en réparation ou maintenance. - les avions : plusieurs chutes et pannes font qu'il y a trop peu d'avions pour former les pilotes, d'où risques de nouvelles chutes. - idem pour les hélicoptères. - quand aux chars d'assaut Puma, les nouveaux, les tout neufs : un tiers seulement est en état de marche. - j'arrête ; vous allez croire que j'exagère. Non, non, j'ai mes dossiers. Et les Américains dans tout cela ? Environ 50 000 militaires américains sont stationnés en Allemagne ; ça fait du monde. Le centre stratégique US Asie/Afrique est à Stuttgart. Le plus gros aéroport américains en Europe est à Ramstein (c'est une ville, à une quarantaine de km de l'Alsace). A proximité, à Lahnstein, on trouve le plus gros hôpital militaire américain. Leur plus gros dépôt d'armes hors USA est aussi en Allemagne, et il y a un dépôt d'armes nucléaires dans les monts de l'Eiffel. Lorsque l'ambassadeur américain à Berlin menace de retirer les troupes d'Allemagne et de les envoyer en Pologne, ça trouble donc les esprits. Certes, il a fait son Donald J. - il est coutumier du fait. Certes, on voit mal les troupes accepter de se mettre presque directement à la portée des Russes. Certes, le traité OTAN-Russie de 1997 interdit de stationner durablement des troupes en Europe centrale ; ce qui explique la rotation semestrielle des troupes dans les pays baltes. Donc, l'ambassadeur fait vraiment son Donald J. Mais ça trouble !

10.1.18

E. Macron und die Museumslandschaft.

Die Frage des Gedächnisses stellt sich in unserer post-faktischen Zeit akuter denn je; Unser Gedächnis hinsichtlich hisorisch relevanter Ereignisse, das Andenken, das Gedenken, das Angedenken. 2015 hat zB die Stiftung Preußischer Kulturbesitz entsprechende Beschlüsse gefasst, die sie bei der Verwaltung ihrer Sammlungen umsetzt. Frankreich beginnt auch damit. F. Mitterand hatte einen schüchternen Anfang damit gemacht, indem er ein für Japaner ässerst wichtiges Kunstwerk, das in alten Zeit von dort "mitgenommen" wurde, anlässlich eines Besuches in den 80er Jahren, bei dem das Kunstwerk in Japan gezeigt wurde, einfach "vergass" wieder mit zu nehmen. (Das Gesicht des betroffenen französischen Museumsleiters kann man sich vorstellen). E. Macron geht einen Schritt weiter und formuliert in seiner Ouagadougou-Rede, dass die Kolonisierung mit Verbrechen begleitet wurde. Das wird zur Folge haben, dass entwendete Kunstwerke zurückgegeben werden müssen. Das bedeutet aber auch, dass menschliche Überreste aus Afrika, die hier als Kunststücke definiert und in Museen ausgestellt werden, ebenfalls zurückgegeben werden wüssen. Angesicht des zu erwartenden Widerstandes des Museumsleiter dürfen wir gespannt sein, wann und wie das erfolgt.

20.12.17

E. Macron und die französische Medienlandschaft.

In der Medienlandschaft geht es auch rund. Erst kamen Äußerungen, daß die öffentlich rechtlichen Medien eine reine Katastrophe seien, daß das ganze "reformiert, zentralisiert, mutualisiert, kurz effizienter werden müsse". Mit sieben verschiedenen Fernseh-Kanälen, die alle in Paris gesteuert werden, um dann in die Kolonien die Provinz ausgestrahlt zu werden, daher von denselben Personen bedient werden, die wir zum Verdruß kennen und nicht mehr ansehen können, deren Relevanz für das Leben edr Zuschauer unterhalb des Zweifelhaften liegt. Ob es besser wird, wenn es "reformiert, zentralisiert, mutualisiert, kurz effizienter wird", bezweifle ich, es sei denn die Clowns verschwinden. Das glaubt aber keiner; warum auch? Zum Beauftragten des Präsidenten für das Kulturerbe (Schlösser etc.) ist eben ein solcher Fernseh-Clown ernannt worden! Das hieße also, eine Revolution ohne Revolutionäre zu machen. E. Macron hat anfangs Kampagne gegen den amerikanischen Fernseh-Clown, der dort als Staastoberhaupt amtiert, und seine post-faktische Kommunikation gemacht. Demgegenüber hat er eine neue Kommunikationstaktik entwickelt und diese Woche umgesetzt. Stellen Sie sich vor, der bayrische König Staatspräsident Ministerpräsident gibt eine längere Interview an einen Journalisten Fernseh-Clown einer ARD-Anstalt und organisiert diese längere Interview (eine Stunde oder so) in Schloß Herrenchiemsee; aber nicht sitzend im Hochstuhl oder im Canapé... sondern spazierend durch die Räume: Man sieht das Esszimmer mit dem gedeckten Tisch, das Schlafzimmer mit dem gemachten Bett, und all die anderen Zimmer. Er sagt aber nichts, gar nichts, zum Schloß und seiner Geschichte, den Zimmern, der Einrichtung, sondern konzentriert sich ausschließlich auf das Gespräch. So ging es beim Gespräch mit E. Macron im Elysee-Palast. Aber das Gespräch hat es auch in sich! So eine politische Interview dient eigentlich dazu, Antworten auf diejenigen Fragen zu erhalten, die sich der Wähler, der Bürger stellt; und gerade zu unserer Zeit der zunehmenden Politikverdrossenheit müßte man gerade so einen Gesprächsstil pflegen. Aber nein, so ging es nicht bei dem Schloßspaziergang, sondern umgekehrt: Die Antworten standen auf dem Programm und die Fragen wurden angepaßt. Der Fernseh-Clow leckt die Stiefeln (im Französischen wird etwas anderes geleckt in diesem Sinne, das sage ich aber nicht, das wäre zu grob).

11.12.17

Du rififi à Berlin, Munich, Dusseldorf, Dresde et ailleurs.

L'Allemagne serait-elle devenue ingouvernable au point que plus personne d'autre que Mme Angela Merkel ne voudrait la gouverner ? Les négociations chrétiens-démocrates (CDU)-Les Verts-Libéraux à Berlin ont échoué, un coup d'état a renversé le roi le ministre-président de Bavière ; à Dusseldorf, un gouvernement CDU-Libéraux a remplacé l'ancienne coalition Socialdémocrates (SPD)-Les Verts ; en Saxe, le ministre-président CDU sera remplacé cette semaine par un nouveau ministre-président CDU ; à Kiel, le nouveau ministre-président (CDU-Les Verts-Libéraux) a délogé cette année l'ancien gouvernement SPD-Les Verts-Minorité danoise et ce nouveau ministre-président annonce déjà clairement qu'il fera usage de ses longues dents; à Hanovre, une GroKo SPD-CDU a remplacé récemment le gouvernement précédent SPD-Les Verts; à Wiesbaden, le parlement continue de se déchirer sur la réforme constitutionnelle alors que le gouvernement CDU-Les Verts fonctionne sans faire de bruit. J'arrête ! L'industrie est en croissance (+ 2% attendus pour 2017). Le plein emploi est atteint dans un grand nombre de régions, sauf à l'Est du pays dont la population fuit à l'Ouest sans pour autant résoudre le problème du manque de professionnels; mais le souci - grave - reste la désaffection de la jeunesse pour les sciences MINT (Math., Informatique, Sc. naturelles, Technologies) et les nouveaux migrants n'ont pas soulagé le besoin industriel de bons professionnels. Mais, c'est le désordre... Pegida et autres mouvements d'extrême-droite font peur à tout le monde. Cette affaire de migrants, même si on évalue à 6 millions le nombre de bénévoles qui s'engagent dans le travail social en leur faveur, génère régulièrement dans la presse des commentaires désagréables qui, d'évidence, choquent les 74 millions d'autres... La mondialisation continue à larguer pas mal de monde. La numérisation croissante (Industrie 4.0 et le Web 3.0) aussi. La réforme fiscale tarde à venir et beaucoup interprètent de retard comme dangereux pour la compétitivité. Et le Brexit a choqué les esprits, heureux qu'ils étaient d'associer leur germanitude à l'esprit de l'Europe. Quand à la sécularisation croissante de la société allemande, j'y consacrerai un billet ultérieurement car il s'agit d'une question qui devrait heurter les esprits dans quelques années. Les recettes existent, disent tous les partis politiques, mais elles sont difficilement compatibles ; sont-elles au moins plausibles ? C'est à mon avis ce point qui génère cette incapacité à gouverner ou même cette ingouvernabilité. La solution ? Comme d'habitude en Allemagne, elle jaillira d'un consensus pragmatique où l'un et l'autre / les autres devront laisser des plumes, beaucoup de plumes, et ça, c'est nouveau et ça fait peur.

28.11.17

E. Macron und die französische Parteienlandschaft.

Die Welt versteht man nicht mehr. Damals gab es einen rechten und einen linken Block. Links die Sozialisten (PS) und ihre Satelliten der linken Mitte und der linken Linken. Rechts die Republikaner (LR) und ihre Staelliten der rechten Mitte und der rechten Rechten. Und die Regierung gehörte einem der Blöcke an. Seit den letzten Wahlen ist die Landschaft revolutioniert (so lautet übrigens das Buch: E. Macron, Revolution: Wir kämpfen für Frankreich, deutsche Fassung beim Morstadt Verlag, 2017). Links und rechts sind explodiert: Ein Teil der Rechten sind zu der rechten Mitte gewandert, ein Teil der Linken zur linken Mitte, die damalige Mitte (weder links noch rechts) absorbiert die mittlere Mitte (und links und rechts) oder es fusionnieren (im Dezember 2017) die damalige linke Mitte und die damalige rechte Mitte. Das ganze ergibt einen Riesenblock der Mitte (recht und links). Damit sind die Rechten und die Linken (damalige Hauptblöcke) stark geschrumpft, obwohl die Medien gewohnheitsmäßig sie immer noch für bedeutend halten und ihnen das Mikrofon anbieten und obwohl im Inneren dieser beiden Blöcke die einen irgendwie auch in Richtung Mitte, die anderen irgendwie auch in Richtung Außen driften und die übriggebliebenen da bleiben, wo sie immer waren. Kommen Sie noch mit? Die Politik kann man also so verstehen: Im Parlament sitzen ein großer Block der Mitte (s.o.) und die Opposition. Die Opposition? Welche Opposition denn? Jetzt wird es echt kompliziert: Die damalige linke Linke ist immer noch links und opponiert. Die kann man ernst nehmen. Die damalige rechte Rechte ist immer noch rechts und versucht zu opponieren, kann das aber nicht richtig, da es dort an Führung mangelt. Die müßte man ernst nehmen, kann man aber nicht. Die damalige Rechte sucht ihren neuen Weg: Ist sie in der Opposition oder nicht? Manche meinen so, die anderen anders. Im Moment kann man sie nur anekdotisch ernst nehmen. Die damalige Linke ist in demselben Dilemma. Und E. Macron sitzt dazwischen und freut sich, daß er seinen Reformzug fahren kann.

20.11.17

Du rififi dans les écoles allemandes.

Les négociations préalables à la constitution d'un gouvernement fédéral de coalition entre Chrétiens démocrates et sociaux, Verts et Libéraux aiguisent les appétits et le président Macron n'est pas le seul à faire des propositions d'action pour les quatre années à venir en Allemagne. Les trois partis en question, les autres aussi d'ailleurs, avaient mis la Bildung, cette vache sacrée de l'éducation allemande, au cœur de leurs programmes électoraux, motivés qu'ils étaient par un dilemme  : la nécessité pour l'Allemagne de rester longtemps excellente au niveau mondial de l'innovation technologique par une formation adéquate de la jeunesse, mais aussi le frein que semble constituer la compétence exclusive des États régionaux, jaloux de leur souveraineté en la matière et confortés par l'interdiction constitutionnelle pour la Fédération de s'immiscer dans les affaires de l'Education. Une analyse lucide de l'état dans lequel se trouve la Bildung s'impose donc, en cinq points que je résume et qui rappelleront à certains la situation en France. En premier, la question des parents. De partenaires de l'école, ils sont devenus des clients, et des adversaires. Ils bossent, sont sous pression au travail et ne sont plus ces patriarches imposant des règles de comportement, surveillant les devoirs à la maison, faisant la lecture, poussant au sport et à l'apprentissage de la musique... Il en résulte un transfert de ces responsabilités vers les jardins d'enfants, l'école primaire, et maintenant les crèches et les écoles à temps plein. Et qu'y trouve-t-on  ? Des éducateurs, qui ne veulent pas être des maîtres car il s'agit ici de reconstituer les circonstances traditionnelles du milieu familial auquel ces institutions se substituent. Mais il n'y a pas de formations d'éducateurs adéquates, sur des bases scientifiques  ; les conceptions de leur travail d'éducation sont déficientes et les classes trop nombreuses, et les éducateurs ne sont payés pas comme il faudrait vu leur responsabilité. En troisième lieu, les politiques publiques  : tout d'abord, les finances  ; beaucoup d'écoles sont dégradées (il manque 34 milliards d'€! pour tout remettre en état). Jusqu'en 2030, il faudra trouver 40  000 enseignants formés et arrêter de recruter des vacataires non formés (ceux-ci composent actuellement 40% à 60% des nouveaux recrutements dans certains Etats). Ensuite, les politiques éducatives  ; il faudrait vérifier la pertinence des modèles et expérimentations des trente dernières années  : l'«  individualisation  » (enseignement sur mesure, de l'enfant, mais aussi de l'enseignant), la réduction a minima du vocabulaire de base et de l'écrit, l'écriture «  à l'oreille  ». Ces méthodes partaient d'un bon sentiment  : aider les élèves les plus faibles  ; les évaluations ont cependant montré que c'est plutôt raté. Un point difficile  : l'inclusion d'élèves handicapés dans les classes  ; les évaluations ont montré qu'elle a favorisé la brutalité, a exposé les enfants à des situations insupportables, et insécurisé les autres élèves par une modulation des exigences pédagogiques difficilement compréhensible. Le quatrième point est plus central et concerne l'enseignement supérieur  : est-il vraiment utile que 55% d'une classe d'âge (2016) entre à l'université  ? Trop d'étudiants tue les études et le niveau académique baisse, plus d'1/3 des jeunes abandonnent avant la troisième année, et leur curiosité, nerf de l'innovation, n'est plus ce qu'elle était  ; et la concurrence entre diplômés sur le marché du travail devient mortelle et fait chuter les salaires. Enfin, la formation professionnelle traditionnelle, l'apprentissage régulé, ne trouve plus assez de candidats valables et, en 2017, 45  000 places n'ont pas été occupées, surtout dans l'artisanat, bien que ces filières soient tout autant des filières d'excellence. Bref, pour conclure, tout va mal dans le meilleur des mondes possibles et le futur n'a pas beaucoup d'avenir. Nous verrons dans quatre ans.

29.9.17

L'avenir de l'Europe et celui du franco-allemand

Le Président Macron ne pouvait ni mieux ni plus mal tomber avec son discours à la Sorbonne !
Ni mieux, car il va nourrir les négociations visant à la conclusion d'un pacte de coalition gouvernementale pour les quatre années à venir en Allemagne ; ni plus mal, à cause du résultat des élections allemandes, avec une extrême droite à 12-13% et entre au Parlement fédéral, une CSU qui a perdu 10% de son électorat, un FDP qui fait une entrée pétaradante au Parlement - pétaradante car avec un personnel tout nouveau, et un SPD avec un président qui a exclu un renouvellement de la GroKo (grande coalition de gouvernement), mais qui se trouve maintenant contesté et même invité à rendre son tablier.
Alors essayons de comprendre quel va être le déroulement et de se faire une idée des menaces et opportunités.
D'abord, en France. Le Président Macron a fait un super coup, tout le monde le reconnaît. Son discours, sa personne et l'adéquation des deux sont au centre des débats un peu partout ; bref, ils ne laissent personne indifférent. On le doit probablement à son conseiller diplomatique, qui était jusqu'en mai 2017 ambassadeur à Berlin depuis pas mal de temps et sait donc ce qui se passe dans les coulisses du Bundestag et de la Chancellerie fédérale.
La clé du discours se situe à la fin : renouveler le traité de l'Elysée, donc donner le coup de démarreur à l'Europe à plusieurs vitesses. En effet, on aurait alors un pacte franco-allemand allant plus loin que les réunions franco-allemandes routinières de coordination générale et l'OFAJ, donc avec des objectifs de coordination concrets, et/ou d'harmonisation comme ceux proposés dans le discours, et ils peuvent tous ou presque être réalisés en franco-allemand avec option d'adhésion à d'autres...
La méthode est dans la main du futur gouvernement allemand : comment pourrait-il refuser de renouveler le traité sans passer pour ne plus vouloir l'amitié franco-allemande, ce mythe cher aux deux populations ? Inconcevable ; il y aura donc l'ouverture de négociations.
Sur quels sujets ? C'est là que l'on comprend ce catalogue hétéroclite proposé dans le discours : tout ou partie peut être repris dans le pacte gouvernemental allemand à venir, puisqu'il n'y a rien qui ne soit inconvenant. Mais qu'en adviendra-t-il ?
Le principe du pacte allemand de gouvernement est que les sujets et propositions qui y figurent ont vocation à être votés si un des partenaires l'exige en cours de mandature ; mais, la chancelière - ou l'un ou l'autre des partenaires - n'imposera-t-elle pas que, dans cette coalition à quatre, il faudrait que deux partenaires fassent la demande, ou trois, ou les quatre, sur certains sujets...
Et, le président français ne jouera-t-il pas un rôle politique dans la genèse d'une demande et son adoption. On sait que ses catégories de pensée temporelle peuvent être originales !
Bref, il se passe enfin quelque chose dans le franco-allemand et dans la pensée européenne et ça, c'est une super bonne nouvelle !

14.4.14

Du rififi chez les électriciens allemands.

Il faut vraiment s'accrocher si on veut se tenir au courant de ce qu'il s'y passe !
Essayons de récapituler les dernières évolutions :
- dans le charbon, on apprenait grâce au rapport annuel de l'Agence fédérale des Réseaux publié le 10 avril dernier que la Coopération internationale (qu'on appelle aussi l'aide au Développement) a versé plus de 2 milliards d'€ (si,si, plus de 2 milliards d'€ !) à la Chine, la Serbie, la Mongolie et au Kosovo pour le développement de l'extraction de houille (le charbon que l'on brûle dans des centrales pour produire de l'électricité). Le gouvernement fédéral a réagit en annonçant qu'il envisageait de cesser cette aide en 2015. C'est bien d'aider les pays en voie de développement ; surtout si c'est désintéressé. Bon, cela n'a probablement rien à voir, mais dans la foulée, plusieurs électriciens allemands ont annoncé vouloir fermer des centrales au charbon, devenues non rentables (sic). C'est bien de vouloir diminuer les émissions de CO2. Mais on aimerait quand même bien savoir si cette non rentabilité est due au fait que la houille allait coûter plus cher... et si donc l'aide au développement des pays cités ci-dessus n'avait pas pour effet de baisser le prix du charbon importé en Allemagne.
- dans le nucléaire, un des électriciens qui ferme sa centrale (celle de Heilbronn) au charbon, et justifie aussi la fermeture au regard de ses obligations d'assurer une fourniture constante d'électricité, en affirmant qu'il pourra se fournir à Fessenheim pendant plusieurs années ; là, j'ai failli tomber de ma chaise ! Et qu’apprend-on cette semaine ? que la taxe allemande sur les éléments radioactifs (Brennelementesteuer) est contraire à la constitution, et cela si manifestement que le tribunal ordonne le remboursement sans délai de plus de 2 milliards d'€ aux entreprises, sans même attendre le jugement en cassation au'il y aura certainement. Ça fait quand même un peu désordre. D'autre part, le Japon, qui avait fermé toutes ses centrales et observait, dit-on, de très près les évolutions allemandes, tire ses conclusions et vient d'annoncer qu'il allait rouvrir ses centrales. Je ne suis donc pas le seul sceptique.
- dans le solaire, c'est la pagaille, puisque l'initiative DII (entre autres avec Desertech) n'arrive toujours pas à syndicaliser les intérêts et que même les entreprises les plus patientes - et les plus généreuses en terme de cotisation - se  retirent.
- dans l'éolien, rien... à part les râleries habituellement des NIBY qui veulent être branchés sur le secteur, mais ne veulent pas que le réseau passe prè de chez eux.
- Attendez, je n'ai pas fini et je vous ai gardé une sucette : vu les centrales qui vont fermer, la fourniture d'électricité dans le Sud de l'Allemagne n'est pas suffisamment assurée à partir de fin 2017, dit l'Agence fédérale des Réseaux, qui demande la création d'une centrale publique. Je répète : une centrale publique, gouvernementale, donc. Si ce n'est pas le monde à l'envers, ça y ressemble vraiment beaucoup.
- autres : les nanocristaux d'oxyde de cuivre semble permettre de transformer le CO2 en ethanol et autres choses intéressantes. Enfin une bonne nouvelle dans ce monde en désordre !

29.3.14

Du rififi chez les agriculteurs allemands.

Une véritable émeute, voilà ce que promettent les fédérations allemandes d'agriculteurs si la loi sur le salaire minimum généralisé passe en Allemagne. Cette loi, réclamée par des commissaires européens, des gouvernements des pays limitrophes de l'Allemagne, et les syndicats de salariés, est à l'ordre du jour du conseil fédéral des ministres de mercredi prochain. On se rappelle que le salaire minimum généralisé est convenu au contrat de coalition du gouvernement fédéral actuel et il doit donc être approuvé par les députés fédéraux sous peine de rupture de la coalition au pouvoir. Il passera... à 8.50 € de l'heure, probablement au premier janvier 2015.
Les saisonniers recrutés pour les récoltes en profiteront - ils sont 330 000 par an, dont 290 000 viennent de Pologne et de Roumanie. En profiteront aussi les agriculteurs des autres pays européens qui ne pouvaient concurrencer les produits allemands tant que les salaires de saisonniers en Allemagne tournaient autour de 5,00 € de l'heure ! et qui pourront y retourner ; on peut penser que les produits les plus favorisés seront les asperges, fraises, radis et concombres, mais aussi le houblon et le raisin.
En profiteront moins les exploitations agricoles allemandes qui devront fermer pour cause de non-rentabilité, disent ceux qui fomentent l'émeute, et ils n'ont pas forcément tord, nous l'avons vu au nombre d'exploitations européennes qui ont dû fermer à cause des salaires de misère payés en Allemagne. Juste retour des choses ? Peut-être, si les exploitants (ouest-)européen arrivent à se remettre en selle avant que les exploitants (est-)européens ne profitent de l'aubaine.
Voilà pour l'agriculture.
Certains ont essayé, et vont encore essayer de faire voter des exceptions au salaire minimum, mais n'ont pas (encore ?) réussi totalement : n'auront pas droit au salaire minimum les jeunes de moins de 18 ans, les stagiaires si le stage est obligatoire pour leur formation, et les bénévoles, ni les stages servant à l'orientation professionnelle (tiens, un trou noir...), ni les chômeurs longue durée reprenant une activité pendant les six premiers mois (tiens, encore un trou noir...). Ne sont pas closes, disent certains, les discussions sur les salaires des retraités encore actifs, des mini-jobeurs, des porteurs de journaux, des jeunes de moins de 25 ans et ... des agriculteurs voire d'autres métiers qui vont ressortir du chapeau au dernier moment. Sans parler des trucs et autres tactiques qui seront expérimentés pour contourner le salaire minimum (les faux indépendants vont proliférer !).  Bref, il y aura encore des trous noirs.
Et que dire de la bataille sur la procédure à concevoir pour les augmentations futures ? Le gouvernement fédéral veut en garder la maîtrise, mais employeurs et salariés la revendiquent au nom de la primauté du partenariat social.
Et, évidement, sous réserve d'invalidations par le tribunal constitutionnel fédéral qui sera certainement appelé à se prononcer sur le respect du revenu minimum d'existence, du principe d'égalité devant la loi, et de la primauté  du partenariat social. Bref, nous ne sommes pas au bout des surprises.

11.3.14

La Energiewende, un parfait exemple d'hyperdilemme.

Mais qu'est-ce qui leur a pris ? Ils veulent fermer les centrales nucléaires, installer tout un système de production d'énergies renouvelables, respecter scrupuleusement l'environnement, construire un leadership industriel dans ce domaine, n'avoir aucune ligne à haute tension dans leur jardin et, bien sûr, le tout gratuitement ou, du moins, pas plus cher.
Le beurre, l'argent du beurre, etc. etc.
Ces différents objectifs paraissent partiellement incompatibles. On va donc inviter quelques experts pour qu'ils nous disent s'il faut en rire, en pleurer, ou quoi.

23.2.11

du rififi dans le monde des plagiaires.

Quand un ministre se pique de science, cela donne un résultat détonant !
En effet, Monsieur le Baron Karl-Theodor von und zu Guttenberg, ci-devant ministre fédéral de la Défense, a présenté en 2007 une thèse doctorat en droit, alors qu'il était déjà actif en politique ; une thèse qui vient d'être publiée chez le prestigieux éditeur de travaux scientifiques Duncker und Humblot. Et, patatras !, de jeunes impertinents se sont mis à la lire, puis à l'analyser et se sont aperçus qu'une partie importante du texte est copié d'autre sources... non citées. Un scandale s'amorce, amplifié par le fait qu'il aurait porté le titre de Dr. - et nous savons l'importance de ce titre dans la vie publique en Allemagne - avant d'y avoir été autorisé par l'Université de Bayreuth.
Cette dernière l'a maintenant sommé de prendre position au sujet des reproches qui lui sont faits et il a d'ores et déjà avoué publiquement avoir fait "des bêtises".
Comme quoi la curiosité des jeunes gens est une très bonne chose.