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29.9.17

L'avenir de l'Europe et celui du franco-allemand

Le Président Macron ne pouvait ni mieux ni plus mal tomber avec son discours à la Sorbonne !
Ni mieux, car il va nourrir les négociations visant à la conclusion d'un pacte de coalition gouvernementale pour les quatre années à venir en Allemagne ; ni plus mal, à cause du résultat des élections allemandes, avec une extrême droite à 12-13% et entre au Parlement fédéral, une CSU qui a perdu 10% de son électorat, un FDP qui fait une entrée pétaradante au Parlement - pétaradante car avec un personnel tout nouveau, et un SPD avec un président qui a exclu un renouvellement de la GroKo (grande coalition de gouvernement), mais qui se trouve maintenant contesté et même invité à rendre son tablier.
Alors essayons de comprendre quel va être le déroulement et de se faire une idée des menaces et opportunités.
D'abord, en France. Le Président Macron a fait un super coup, tout le monde le reconnaît. Son discours, sa personne et l'adéquation des deux sont au centre des débats un peu partout ; bref, ils ne laissent personne indifférent. On le doit probablement à son conseiller diplomatique, qui était jusqu'en mai 2017 ambassadeur à Berlin depuis pas mal de temps et sait donc ce qui se passe dans les coulisses du Bundestag et de la Chancellerie fédérale.
La clé du discours se situe à la fin : renouveler le traité de l'Elysée, donc donner le coup de démarreur à l'Europe à plusieurs vitesses. En effet, on aurait alors un pacte franco-allemand allant plus loin que les réunions franco-allemandes routinières de coordination générale et l'OFAJ, donc avec des objectifs de coordination concrets, et/ou d'harmonisation comme ceux proposés dans le discours, et ils peuvent tous ou presque être réalisés en franco-allemand avec option d'adhésion à d'autres...
La méthode est dans la main du futur gouvernement allemand : comment pourrait-il refuser de renouveler le traité sans passer pour ne plus vouloir l'amitié franco-allemande, ce mythe cher aux deux populations ? Inconcevable ; il y aura donc l'ouverture de négociations.
Sur quels sujets ? C'est là que l'on comprend ce catalogue hétéroclite proposé dans le discours : tout ou partie peut être repris dans le pacte gouvernemental allemand à venir, puisqu'il n'y a rien qui ne soit inconvenant. Mais qu'en adviendra-t-il ?
Le principe du pacte allemand de gouvernement est que les sujets et propositions qui y figurent ont vocation à être votés si un des partenaires l'exige en cours de mandature ; mais, la chancelière - ou l'un ou l'autre des partenaires - n'imposera-t-elle pas que, dans cette coalition à quatre, il faudrait que deux partenaires fassent la demande, ou trois, ou les quatre, sur certains sujets...
Et, le président français ne jouera-t-il pas un rôle politique dans la genèse d'une demande et son adoption. On sait que ses catégories de pensée temporelle peuvent être originales !
Bref, il se passe enfin quelque chose dans le franco-allemand et dans la pensée européenne et ça, c'est une super bonne nouvelle !

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